« Un Autre Jour »
C’est le titre de cet album à paraître en novembre prochain. Trois mots qui ouvrent vers hier et demain tant ils évoquent la charnière du maintenant. Le jour, cette étrange unité d’existence dictée par un lointain brasier dans l’immensité d’une nuit que nous peinons à concevoir. Un jour, un tour de terre, un cran de calendrier. Une goutte le long de la stalactite. La promenade d’une vie pour un papillon « éphémère ». L’Homo Sapiens de France lui, en vivrait quelques dizaine de milliers (29200 jours pour le mâle, 30 295 pour la femelle, selon Insee).
Un jour. A peine de quoi détailler un paysage, des milliers d’opportunités de modifier la direction de nos pas et tout autant de changer d’émotions. Les jours sont des briques avec lesquelles nous dessinons nos châteaux comme nos prisons. Les jours sont aussi les coups de masse qui les briseront. Parfois silencieusement. Parfois à grands bruits. A la faveur d’un destin qui joue sans cesse.
« L’autre jour » nous renvoie à hier. Nous le savons pour l’avoir vécu. « Un autre jour » nous laisse à l’idée nous allons pouvoir encore choisir un peu de la couleur de celui qui s’en vient dans ce fracas ou notre volonté se mélange au grand bazar universel.
Au matin, le jour est un rêve.
A midi, un chantier.
Au soir, un sac d’histoires.
« Un autre jour », c’est donc le titre de cet album à sortir dans 5 mois, soit quelques 150 jours. Cela me semble beaucoup, et peu. – Le temps s’en fout mais je l’aime bien quand même – Vous en sourirez peut être mais écrire cette phrase ne m’est pas aussi simple qu’il y parait. Pourtant, c’est bien le temps qui forge nos vies et les 14 titres de cet album. 14 histoires. 14 fragments d’un autre jour que les cœurs se partagent. Des avions au dessus des têtes, des mers qui séparent, des horizons aux balustrades et des graines qui germent. 14 instant où le passé et l’époque rattrapent l’intimité, où l’espoir, se borne parfois à survivre, parfois laisse à s’abandonner aux rêveries.
Cet album offre quelques instantanées de notre monde en chansons et poèmes. Comme dans bien des photos, le temps s’y échappe d’un détail offrant les reflets d’une profondeur sans la cartographier. On ne peut pas tout raconter. Tant pis. Le reste n’a peut être pas besoin de mots. L’histoire n’est jamais vraiment finie pour qui peut encore l’entendre. Celle de votre serviteur au stylo sur ces brouillons, non plus. « Un autre jour ». Un autre album. En avant. Demain nous attend.
Jérôme Pinel