Disgressions en Avignon #4 – « Baricco »

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Avant de partir, j’ai dévalisé le bouquiniste de mon centre ville. Dans la pile de poches sortis de mon sac de sport en arrivant en Avignon : « Soie » d’Alessandro Barrico. Choisi sous les recommandation du commerçant, choisi au souvenir du sourire d’une poétesse haïtienne qui m’en parle d’une voix rêveuse, choisi en repensant à la pièce « Novecento pianiste » tirée d’un de ses nombreux livres, et vue par hasard, il y a quelques années à la MJC.

Trois jours après la première page, je dois l’avouer. Ce livre est une merveille. Un bijou discret, élégant. Un livre qui vous chuchote à l’oreille. Un livre dont les pages se tournent toutes seules. Si plusieurs romanciers savent mettre de la poésie dans leurs œuvres, Barrico lui y rajoute la magie du conte. Et nous voila embarqué à suivre cette voix, qui s’amuse de petits riens dans des chapitres très courts.
Nous suivons la vie d’un négociant en œuf de ver à soie vivant dans une petite bourgade de France au XIXème. Homme marié, il tombe en admiration béate d’une japonaise qui n’est nulle autre que la femme d’un contrebandier avec qui il marchande. Loin d’un roman à l’eau de rose, le livre évoque un amour aux confins du monde, un amour silencieux, un amour entre désir et résignation, qui s’étire sur des années et des kilomètres.

A l’image de la soie, tout dans ce livre, glisse, semble léger, le temps qui passe comme la tragédie qui se joue. Les sentiments sont évoqués avec une simplicité tout aussi juste que fine. Voilà donc un ouvrage sans borderies alambiquées et tape à l’oeil qui font volontiers penser à l’élégance sobre d’un costume italien.

Entre deux pages de Barrico, j’ai quand même assisté à la Générale du cabaret « All Arrabiata » monté par une équipe de toulousains. Un cabaret qui met lui aussi très bien l’Italie en valeur, puisque les trois comédiens sur scène (dont une chanteuse et un pianiste ) interprètent des chansons du répertoire révolutionnaire italien pour jalonner des saynètes d’un auteur italien contemporain, Celestini, très bien traduites. Un auteur à la satyre mordante où l’absurde vient poser avec malice de vrais questions de société. Un plaisir de découvrir des auteurs d’un tel acabit. Avignon ne sert il pas aussi à ça ?

Et sinon, entre un risotto aux courgettes et une salade de tomate, les « Monologues d’un Code-Barres », écrits et interprétés par votre serviteur, se sont eux-aussi, lancés dans le festival. Après un démarrage timide, tous les jours un peu plus de monde, et des gens qui semblent ravis à la sortie. Si vous avez envie de découvrir des textes. Venez ! Pour le coup, c’est l’auteur qui les défend sur scène…

 

Les « Monologues d’un Code-Barres » tous les jours à 13 heures au Thtéatre des Lila »s (Rue Londe) sauf les mercredis 10 et 17.

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